L’Aéroport de Genève fait moins de bruit, vraiment?

Prises de position

Le 4 juillet est sorti le communiqué de presse de l’Aéroport de Genève où nous apprenons que les décollages et atterrissages des avions de l’Aéroport de Genève ont fait moins de bruit en 2018 (par rapport à 2017). Des chiffres qui peuvent surprendre vu ce qui nous était annoncé lors de la réalisation du PSIA où la Confédération avait clairement tablé sur une augmentation du bruit en 2018.

Alors faut-il applaudir ? Ou peut-on se demander si cette présentation n’est pas un peu tronquée, à la veille de la votation sur l’initiative de la CARPE « Pour un pilotage démocratique de l’Aéroport de Genève » ?

Si nous reprenons les chiffres à notre disposition, il est clair que ce bon résultat doit être nuancé et surtout expliqué. Le comparatif est fait entre 2017 (où il y avait eu une forte augmentation du bruit) et 2018. La baisse est surtout due, selon l’Aéroport, à des changements de trajectoire à cause de la météo et à une baisse du nombre total de vols. Sachant que le PSIA prévoit 25 millions de voyageurs à l’horizon 2030 (contre 17 millions aujourd’hui), il semble difficile de comprendre comment l’Aéroport va pouvoir continuer à se gausser d’une baisse du bruit ces prochaines années s’il veut atteindre cet objectif. Avec cette nouvelle, il n’y a donc pas de quoi se réjouir et surtout impossible d’y voir une véritable politique proactive de l’Aéroport de Genève dans la prise en compte des besoins des riverains, une demande de longue date de l’Association des riverains de l’Aéroport de Genève (ARAG) et de la CARPE. L’Aéroport de Genève doit prendre de véritable mesure pour améliorer la vie de ses riverains et ne pas se contenter d’avoir une bonne année météorologique ou une baisse des vols pour se vanter de bons résultats.

Finalement, une transparence sur la façon dont sont calculés ces chiffres serait plus que bienvenue. Pour le citoyen lambda, il est presque impossible de savoir comment sont réalisés les calculs. L’Initiative de la CARPE « Pour un pilotage démocratique de l’Aéroport de Genève » qui sera voté cette fin d’année ou début 2020 prend tout son sens en demandant une meilleure prise en compte des besoins des riverains et de l’environnement dans les décisions prises par l’Aéroport de Genève. La question du bruit de l’Aéroport est centrale pour la santé d’une grande partie des genevoises et genevois et mérite donc un meilleur contrôle que celui effectué actuellement.