Le contre-projet à l’initiative « Pour un pilotage démocratique de l’aéroport de Genève » : de la poudre aux yeux !
Après une année d’atermoiement, la commission de l’économie du Grand-Conseil rend enfin public son contre-projet à l’initiative « Pour un pilotage démocratique de l’aéroport de Genève ». La CARPE dénonce un projet bâclé qui inscrit durablement dans la Constitution la situation insatisfaisante que l’on connaît aujourd’hui. Cette proposition issue d’un seul groupe politique a réuni une courte majorité qui refuse de prendre en compte les souffrances des riverains et l’urgence climatique. L’initiative de la CARPE est plus essentielle que jamais.
Un contre-projet qui n’a rien d’un compromis
Il a fallu attendre de nombreux mois avant que la commission en charge du dossier entame finalement ses travaux, réalisés à la va-vite à la fin du délai imparti. Issu des propositions d’un seul groupe politique reprises par la majorité et avec une concertation minimale, ce contre-projet est vide et entérine la situation insatisfaisante actuelle. Voté par une courte majorité (7 pour (2 PDC, 4 PLR, 1 UDC), 6 contre (1 EAG, 3 S, 2 Ve) et 2 abstentions (2 MCG)), il ne constitue en rien une réponse aux nuisances de l’aéroport et au manque de dialogue démocratique sur les choix stratégiques ayant un impact direct sur notre région. La CARPE regrette que la majorité de la commission de l’économie n’ait pas pris le temps d’élaborer un contre-projet qui réponde aux besoins en santé publique et en durabilité de la population, autour d’un véritable compromis. Dangereux, ce contre-projet grave la situation actuelle dans la Constitution.
Les compagnies aériennes priment sur les riverains
Alors que l’initiative fait de la limitation des nuisances une des missions de l’AIG, le contre-projet place à nouveau les besoins des compagnies aériennes au-dessus. Une situation insatisfaisante, alors que le PSIA prévoit des dépassements des normes de polluants atmosphériques en lien avec le développement de l’aéroport, sans parler de l’impact sur le bruit réel de l’augmentation des mouvements.
De plus, le contre-projet renonce à une extension de la concertation impliquant aussi les communes, ne permettant pas un débat démocratique sur sa planification impliquant réellement les autorités. A croire que les députés refusent de se mêler de la vache sacrée aéroportuaire!
La CARPE le répète: le PSIA n’a rien d’un cadre satisfaisant pour réduire les nuisances de l’AIG. Les intérêts des riverains et de l’environnement sont insuffisamment pris en compte et la politique de la Confédération vise avant tout une augmentation linéaire des vols. Il est donc d’autant plus important d’avoir un cadre cantonal contraignant et clair sur le sujet, pour que Genève et son établissement public parlent d’une seule voix à Berne et s’engagent par des mesures opérationnelles pour diminuer les nuisances.
Une initiative plus nécessaire que jamais
La majorité de la commission de l’économie a râté son exercice: cela montre les lacunes dans la prise de conscience des nuisances de l’aéroport et le manque de concertation quant à son fonctionnement. L’initiative de la CARPE est aujourd’hui plus que jamais essentielle pour que les Genevoises et Genevois aient leur mot à dire sur cette institution cantonale majeure, de par son impact économique mais aussi environnemental et social.
Les initiants appellent en particulier tous les élus au Grand Conseil des communes riveraines de l’aéroport à s’engager pour la santé des habitants de leurs communes en rejetant clairement le contre-projet et en soutenant l’initiative de la CARPE.