Des « fake-news » dans les courriers de lecteur ? Courrier des lecteurs – Yvonne Winteler

J’ai lu avec surprise le courrier de Philippe Meyer du 8 décembre. Tout débat démocratique doit se baser sur des faits avérés, ce qui ne semble pas être le cas ici. Jugez plutôt :

Selon son courrier, la Suède et l’Allemagne s’apprêtent à supprimer la taxe sur le billet d’avion. C’est VRAI pour la Suède, mais FAUX pour l’Allemagne. Notre voisin renonce à la hausse de la taxe décidé en mai 2024, mais garde une taxe sur le billet d’avion entre 12 et 57 Euros selon le type de vol.

Selon lui, Stockholm a constaté que cette mesure n’avait réduit ni les émissions ni la demande. FAUX : selon le Figaro du 3 juillet 2025, les vols internes ont chuté de 35% avec l’introduction de la taxe. Et si l’Allemagne renonce à la hausse de ses taxes, c’est pour soutenir son secteur de l’aviation, en difficulté… à cause de la réduction du nombre de vols.

La taxe sur le billet d’avion n’aurait-elle aucun effet sur le climat ? FAUX, toute diminution du nombre de vols compte, et l’aviation est une source très importante d’émissions de gaz à effet de serre dans les pays développés (un quart des émissions suisses).

Le courrier affirme que l’avenir de l’aviation réside dans les carburants d’aviation durables, la modernisation technologique, et l’optimisation des trajectoires. C’est VRAI, le scénario net zéro de l’Agence internationale de l’énergie fait appel à ses technologies. Mais PARTIELLEMENT, car il prévoit aussi une réduction de 20% du nombre de vols mondiaux, avec une diminution plus forte dans les pays développés, et un basculement des vols courts distance vers le rail à grande vitesse.

La taxe sur le billet d’avion est-elle un impôt socialement injuste ?  FAUX, le droit de polluer n’est pas un droit démocratique. La liberté des uns s’arrête où commence celle des autres. L’aviation n’est pas un besoin de base comme l’alimentation ou l’éducation. Voler à outrance porte atteinte à la liberté des générations futures à un environnement sain.

Contrairement aux autres modes de transport, l’aviation ne paie pas de taxe sur le kérosène et pas de TVA. Nous devons appliquer le principe du pollueur – payeur à l’aviation aussi, conformément à l’article 74 de la constitution fédérale.

Yvonne Winteler, trésorière de la CARPE