Réaction de la CARPE aux résultats financiers 2024 de l’aéroport – communiqué de presse

Concernant les résultats financiers 2024, la CARPE constate que l’augmentation des revenus de l’Aéroport est portée par la croissance du trafic passagers et par les redevances. Cela confirme que les investissements massifs de 2.6 milliards de francs que l’Aéroport veut réaliser d’ici 2040 seront financés par une augmentation voulue et nécessaire du nombre de passagers et donc du nombre de décollages et d’atterrissages. Les annonces d’améliorations de la qualité offerte aux passagers masquent ainsi le fait que cela rend obligatoire ces augmentations du trafic aérien. L’Aéroport doit augmenter le nombre de vols pour financer ses investissements.

Si les vols de nuit (après 22h) devaient diminuer suite aux effets de la mise en place du système des quotas bruit, la CARPE en serait très satisfaite ; néanmoins il faudra attendre la publication des chiffres détaillés à la fin 2025 pour pouvoir calculer la diminution réelle et non supposée du nombre de mouvements la nuit (décollages et atterrissages).

Le nombre de mouvements réalisés par des avions les moins bruyants et polluants en 2024 a représenté 31.85 % soit une légère baisse par rapport à 2023. Si l’Aéroport n’y est pour rien dans les investissements des compagnies qui achètent des avions de la dernière génération, la CARPE souhaite un réel engagement pro-actif de l’Aéroport afin de privilégier les compagnies soucieuses de minimiser leurs impacts environnementaux. Le leader du low-cost à Genève, Easy Jet Group possède seulement 14 % de sa flotte dans la classe de bruit V, la meilleure, alors que cette compagnie représente 46,9 % des parts du marché.

La réduction des émissions de gaz à effet de serre liée aux avions et annoncée par l’Aéroport n’est pas chiffrée. Aucun objectif intermédiaire précis avec publication des diminutions voulues et à quelles échéances. L’Aéroport annonce simplement qu’il contribuera activement … à atteindre le Net-zéro en 2050, sans expliquer comment il le fera, mais en sachant précisément que la production massive de carburants synthétiques (SAF) nécessite une quantité d’énergie inexistante à ce jour au niveau mondial. La production de bio-kérozène se heurte déjà à la très faible quantité de biomasse disponible et utilisée à d’autres fins. La question de savoir s’il faut privilégier l’alimentation humaine ou remplir des réservoirs d’avions se pose clairement.

La CARPE déplore que l’Aéroport persiste à axer son développement uniquement sur une augmentation du trafic aérien, sous couvert d’amélioration qualitative, alors que pour respecter ses engagements climatiques et le respect de la santé des riverain-es il faut impérativement diminuer le trafic aérien.

Genève, le 28.03.2025

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